Sauvage ou en cage ?
Petite précision nécessaire concernant la note précédente : si l'offre Alice Music me rend aussi joyeuse, c'est que je persiste à refuser le téléchargement sauvage, au profit du téléchargement légal et payant. Si le débat ne semble plus passionner les médias, bien trop occupés par Napoléon IV, je persiste à penser que la base du problème de l'offre musicale vient (en partie seulement, bien sûr, sinon ce serait trop simple) du téléchargement sauvage.
Oui, c'est vrai, la musique, c'est cher à l'achat. C'est vrai, trois minutes trente pour un euro (j'arrondis au centime supérieur, soyons fou), ça fait cher la minute. Mais je suis bien placée pour savoir qu'elle coûte cher à la production aussi. La minute.
Attention, je ne suis pas contre le partage. Je suis la première à graver des cd's ou envoyer des mp3. Mais il y a une marge entre la démarche de découverte et le téléchargement de masse personnel. L'idée d'un accès illimité et gratuit à toutes les ressources musicales, en espérant que le reste du monde payera l'artiste pour vous. Vous viendrait-il à l'idée de travailler gratuitement pour votre entreprise sous prétexte que ses clients veulent un accès illimité et gratuit à sa production ?
Il existe de plus de nombreuses plates-formes et systèmes permettant via le net, de découvrir et partager de la musique gratuitement. Que ce soit la Blogothèque, MySpace, RadioBlog ou bien encore LastFM... L'argumentation de vouloir écouter avant d'acheter est donc quelque peu spécieuse.
Cependant, si le principe du cd est en train de disparaître au profit du plaisir immédait procuré par le téléchargement (qu'il soit légal ou pas), il est vrai que la mise en place du système légal n'est pas sans poser quelques problèmes éthiques. Par exemple, le format du fichier téléchargé. Si récemment, EMI a enfin accepté le principe du MP3 sans licence, Microsoft fait son beurre sur le dos de l'internaute grâce à sa mainmise sur le marché via le format wma quasi automatique. Les autres ses rabattant sur la concurrence, à savoir le Mp4 via I Tunes.
Hum, quid du format universel vous permettant de changer de lecteur mp3 ou de système d'exploitation , sans passer par le gravage de la musique préalablement acheté ? Et n'évoquons pas la dernière version de Windows Media Player (11), qui efface de votre ordinateur toutes les licences préalablement achetées par l'internaute. Si, par exemple, vous avez acheté chez Virgin Mega (vécu), des titres plus d'un an auparavant, vous l'avez dans l'os. Alors espérons que le succès providentiel d'EMI débloquant avec succès son catalogue en MP3 donne des idées aux autres
En attendant, de manière insidieuse, tout cette banalisation de la musique en accès libre et immédiat, à profusion même, est en train de nuire à la qualité. En effet, les majors consacrent désormais leur budget à l'exploitation de leurs artistes les plus rentables, au détriment du développement de nouveaux artistes. Désormais le jeunisme, les chiffres immédiats et le buzz sont rois. L'expérience acquise, l'apprentissage, se font sur le tas, ou sur le tard, dans tous les cas, en solo, sans l'encadrement de professionnels.
Intrinsèquement, cette notion de vitesse, d'efficacité, vient se nicher dans les fondements même de la musique. Il faut que la première écoute soit la bonne. Accrocheuse et vendeuse. Simplification et uniformisation des genres, des accords, des rythmiques... L'art dans tout ça ? Entre les mains des autoprods. Qui s'épuisent à faire du bénévolat en espérant un jour pouvoir en vivre...
Ce qui nous ramène donc, au téléchargement payant. Notons que le principe développé plus haut, du format dédié à un système d'exploitation unique ne s'applique pas à eux, puisque les grandes plates-forme de téléchargement propose leur musique au format MP3 sans licence.
Pour plus de clarté, tentons une petite évaluation du coût d'un cd. Partons sur le principe d'un album contenant 12 titres, au coût minimum de chez minimum, sans compter les à-côté.
* La Création
Un titre à composer et à écrire, environ 2 jours de travail (et je passe sur la maturation de l'idée, la réflexion, les jours d'angoisse de la page blanche, etc). Nous arrivons donc à un total d'environ 24 jours de travail pour la création des 12 chansons. Si l'artiste est payé au SMIC (pas très cher en tous cas), soit 8,44 Euros bruts de l'heure, à raison de 8 heures par jour, nous arrivons à un total de 1620 Euros environ (sans compter les 60% de charges environ, payées par l'employeur (972 Euros donc) . Soit un total d'à peu près 2592 Euros. Pour un auteur compositeur (multiplier par deux si l'on n'a pas la double casquette).
On passe sur les frais divers. Admettons que les cordes de guitare ne cassent jamais et que l'imprimante n'utilise aucune encre ni papier pour imprimer un texte. Que les enregistrements des maquettes sont gratuits (vous avez négocié avec le studio d'enregistrer chez eux le futur album) et que les musiciens en profitent pour apprendre les morceaux (gratuitement, toujours sur la promesse d'une embauche). Partons aussi sur le principe que les douze morceaux sont sublimes et qu'il n'y a pas besoin de titres supplémentaires (évidemment).
* Les Arrangements
Bien, vous avez votre maquette. Si votre auteur-compositeur est toujours disponible au même tarif, faites-lui donc faire les arrangements (ce n'est pas le même métier ? Pas grave). Comme il connaît déjà bien les titres, vous gagnez du temps. Sinon, vous prenez un réalisateur dont c'est le métier, mais c'est beaucoup plus cher. Restons donc à notre Supercompositeur non syndiqué (= travaille à un tarif concurrentiel). Donnons lui une douzaine de jours pour pondre tout ça et habiller les titres. Soit 1296 Euros supplémentaires, toujours sans frais annexes (il est aussi multi instrumentiste et si son clavier tombe en rade, il n'a qu'à le remplacer à ses frais).
* L'Enregistrement
En admettant que vous vous passiez d'un employé négociant les tarifs, que vous n'avez besoin ni D.A, ni arrangeur... Vous ne vous passerez ni d'un ingénieur du son, ni des musiciens, ni d'un interprète... Partons sur le principe de cinq musiciens interprètes : basse, batterie, deux guitares, un clavier et une voix. Idéalement, vous rêvez d'un titre enregistré en deux jours. On en revient donc à 24 jours de studio. Vous négociez votre studio à 300 euros / jour avec ingé son (vous êtes bon négociateur). Soit 7200 Euros. A cela s'ajoute les musiciens, tous payés au Smic (bien sûr). Ces musiciens ont répété gratuitement (voir plus haut) et savent les morceaux sur le bout des doigts (pour ne pas dépasser les délais marathon). Le tout pour 12960 Euros, donc, au Smic, charges comprises. Le compositeur n'a pas besoin d'être là, vous avez enregistré les maquettes. Vous voilà à 20160 Euros. Rajoutons à cela que vous avez payé le taxi de la chanteuse le dernier soir parce qu'elle a fini après deux heures du matin (28 euros, bon sang, la prochaine fois vous regarderez leur adresse en faisant passer le casting).20188 Euros au total, donc.
*Le Mixage
Hé oui, on n'est pas encore sorti de l'auberge. Pour le mixage, si l'ingé son fait des heures sup sans trop râler (et puis quoi encore, il devrait être heureux d'avoir du travail), vous devriez vous en sortir en une douzaine de jours. Soit, puisque l'employé est compris dans le tarif studio brillamment négocié plus haut (qu'ils se débrouillent, vive la sous-traitance), un total de 300 X 12 = 3600 Euros.
* Le Mastering, la SDRM, les numéros ISRC
Ca y est, vous avez votre prémaster. Pour le mastering, vous avez négocié un tarif de 45 euros par titre (une heure de travail par titre), frais de support du master compris. Si vous ne dépassez pas, vous en avez pour 540 Euros. Pas cher, le mastering. Ajoutez 300 euros de frais à la SDRM pour 12 titres (environ si le compositeur est inscrit à la Sacem - y'a des chances) pour avoir l'autorisation de presser le cd. Pour les numéros ISRC, c'est gratuit (même pas une enveloppe et un timbre si vous avez internet).
* Le Graphisme
Une pochette accrocheuse, voilà le secret. Deux heures de séance photo sans assistant. Un modèle et un photographe que vous payez 100 euros bruts de l'heure chacun (vous aimez bien les photographes, vous faites un effort pour oublier le SMIC). Soit 640 euros au total (charges comprises).
Un graphiste pour agencer le tout (bon, un petit jeune pour que ça coûte moins cher, en plus, à ce tarif, les photos sont super réussies, alors il devrait s'en sortir). Une journée de travail de huit heures (heures supp, connais pas). Au SMIC (hé oui). 109 Euros, charges comprises.
* Le Pressage
Nous y voilà. Vous avez tout, master, pochette, le tout à moindre coût (c'est le moins qu'on puisse dire). Reste le pressage. Vous partez sur 10 000 exemplaires (de toutes façons au-delà les coûts sont fixes). Allez... Vous vous en sortez à la louche, pour 15 00 Euros si les tarifs sont bien dégressifs (flashage, le tout en quadri, package cd normal, avec du cellophane autour). On vous livre gratuitement, c'est compris dans le devis.
Voilà. Vous avez vos 10 000 exemplaires, pour un coût concurrentiel total de... 44 265 Euros... Soit un coût de revient de 4.50 Euros environ par CD et 0.40 Euros par titre, sans la promo qui va avec. Comptez que les tarifs annoncés concernant les employés ne sont pas réels, mais on y vient (!)... (our précision, un musicien coûte environ 100 euros bruts/jour ; un ingénieur du son 230)
Cela dit, dans tout cela, la promotion n'est absolument pas comptabilisée. Et les 10000 exemplaires, vu ce que vous avez investi, il vaut mieux les vendre (notez que sur tout ça, vous avez été présent à toutes les étapes mais ne vous êtes absolument pas payé. Vous êtes rentier ? Vous avez de la chance)... Bref, je ne vais pas vous infliger tout les calculs pour la promo, mais comptez une attaché de presse, un graphiste, un rédacteur, et un stagiaire pour coller les enveloppes, etc...
Tout cela, donc, avait pour but de démontrer que, oui, faire de la musique, ça coûte de l'argent. Alors non, vos 3'30 de bonheur pour vos oreilles téléchargés à dos de Mule ne sont pas gratuits... Pensez-y.
P.S : si vous êtes arrivez jusque là, bravo ! :D
P.P.S : n'hésitez pas à réagir
Oui, c'est vrai, la musique, c'est cher à l'achat. C'est vrai, trois minutes trente pour un euro (j'arrondis au centime supérieur, soyons fou), ça fait cher la minute. Mais je suis bien placée pour savoir qu'elle coûte cher à la production aussi. La minute.
Attention, je ne suis pas contre le partage. Je suis la première à graver des cd's ou envoyer des mp3. Mais il y a une marge entre la démarche de découverte et le téléchargement de masse personnel. L'idée d'un accès illimité et gratuit à toutes les ressources musicales, en espérant que le reste du monde payera l'artiste pour vous. Vous viendrait-il à l'idée de travailler gratuitement pour votre entreprise sous prétexte que ses clients veulent un accès illimité et gratuit à sa production ?
Il existe de plus de nombreuses plates-formes et systèmes permettant via le net, de découvrir et partager de la musique gratuitement. Que ce soit la Blogothèque, MySpace, RadioBlog ou bien encore LastFM... L'argumentation de vouloir écouter avant d'acheter est donc quelque peu spécieuse.
Cependant, si le principe du cd est en train de disparaître au profit du plaisir immédait procuré par le téléchargement (qu'il soit légal ou pas), il est vrai que la mise en place du système légal n'est pas sans poser quelques problèmes éthiques. Par exemple, le format du fichier téléchargé. Si récemment, EMI a enfin accepté le principe du MP3 sans licence, Microsoft fait son beurre sur le dos de l'internaute grâce à sa mainmise sur le marché via le format wma quasi automatique. Les autres ses rabattant sur la concurrence, à savoir le Mp4 via I Tunes.
Hum, quid du format universel vous permettant de changer de lecteur mp3 ou de système d'exploitation , sans passer par le gravage de la musique préalablement acheté ? Et n'évoquons pas la dernière version de Windows Media Player (11), qui efface de votre ordinateur toutes les licences préalablement achetées par l'internaute. Si, par exemple, vous avez acheté chez Virgin Mega (vécu), des titres plus d'un an auparavant, vous l'avez dans l'os. Alors espérons que le succès providentiel d'EMI débloquant avec succès son catalogue en MP3 donne des idées aux autres
En attendant, de manière insidieuse, tout cette banalisation de la musique en accès libre et immédiat, à profusion même, est en train de nuire à la qualité. En effet, les majors consacrent désormais leur budget à l'exploitation de leurs artistes les plus rentables, au détriment du développement de nouveaux artistes. Désormais le jeunisme, les chiffres immédiats et le buzz sont rois. L'expérience acquise, l'apprentissage, se font sur le tas, ou sur le tard, dans tous les cas, en solo, sans l'encadrement de professionnels.
Intrinsèquement, cette notion de vitesse, d'efficacité, vient se nicher dans les fondements même de la musique. Il faut que la première écoute soit la bonne. Accrocheuse et vendeuse. Simplification et uniformisation des genres, des accords, des rythmiques... L'art dans tout ça ? Entre les mains des autoprods. Qui s'épuisent à faire du bénévolat en espérant un jour pouvoir en vivre...
Ce qui nous ramène donc, au téléchargement payant. Notons que le principe développé plus haut, du format dédié à un système d'exploitation unique ne s'applique pas à eux, puisque les grandes plates-forme de téléchargement propose leur musique au format MP3 sans licence.
Pour plus de clarté, tentons une petite évaluation du coût d'un cd. Partons sur le principe d'un album contenant 12 titres, au coût minimum de chez minimum, sans compter les à-côté.
* La Création
Un titre à composer et à écrire, environ 2 jours de travail (et je passe sur la maturation de l'idée, la réflexion, les jours d'angoisse de la page blanche, etc). Nous arrivons donc à un total d'environ 24 jours de travail pour la création des 12 chansons. Si l'artiste est payé au SMIC (pas très cher en tous cas), soit 8,44 Euros bruts de l'heure, à raison de 8 heures par jour, nous arrivons à un total de 1620 Euros environ (sans compter les 60% de charges environ, payées par l'employeur (972 Euros donc) . Soit un total d'à peu près 2592 Euros. Pour un auteur compositeur (multiplier par deux si l'on n'a pas la double casquette).
On passe sur les frais divers. Admettons que les cordes de guitare ne cassent jamais et que l'imprimante n'utilise aucune encre ni papier pour imprimer un texte. Que les enregistrements des maquettes sont gratuits (vous avez négocié avec le studio d'enregistrer chez eux le futur album) et que les musiciens en profitent pour apprendre les morceaux (gratuitement, toujours sur la promesse d'une embauche). Partons aussi sur le principe que les douze morceaux sont sublimes et qu'il n'y a pas besoin de titres supplémentaires (évidemment).
* Les Arrangements
Bien, vous avez votre maquette. Si votre auteur-compositeur est toujours disponible au même tarif, faites-lui donc faire les arrangements (ce n'est pas le même métier ? Pas grave). Comme il connaît déjà bien les titres, vous gagnez du temps. Sinon, vous prenez un réalisateur dont c'est le métier, mais c'est beaucoup plus cher. Restons donc à notre Supercompositeur non syndiqué (= travaille à un tarif concurrentiel). Donnons lui une douzaine de jours pour pondre tout ça et habiller les titres. Soit 1296 Euros supplémentaires, toujours sans frais annexes (il est aussi multi instrumentiste et si son clavier tombe en rade, il n'a qu'à le remplacer à ses frais).
* L'Enregistrement
En admettant que vous vous passiez d'un employé négociant les tarifs, que vous n'avez besoin ni D.A, ni arrangeur... Vous ne vous passerez ni d'un ingénieur du son, ni des musiciens, ni d'un interprète... Partons sur le principe de cinq musiciens interprètes : basse, batterie, deux guitares, un clavier et une voix. Idéalement, vous rêvez d'un titre enregistré en deux jours. On en revient donc à 24 jours de studio. Vous négociez votre studio à 300 euros / jour avec ingé son (vous êtes bon négociateur). Soit 7200 Euros. A cela s'ajoute les musiciens, tous payés au Smic (bien sûr). Ces musiciens ont répété gratuitement (voir plus haut) et savent les morceaux sur le bout des doigts (pour ne pas dépasser les délais marathon). Le tout pour 12960 Euros, donc, au Smic, charges comprises. Le compositeur n'a pas besoin d'être là, vous avez enregistré les maquettes. Vous voilà à 20160 Euros. Rajoutons à cela que vous avez payé le taxi de la chanteuse le dernier soir parce qu'elle a fini après deux heures du matin (28 euros, bon sang, la prochaine fois vous regarderez leur adresse en faisant passer le casting).20188 Euros au total, donc.
*Le Mixage
Hé oui, on n'est pas encore sorti de l'auberge. Pour le mixage, si l'ingé son fait des heures sup sans trop râler (et puis quoi encore, il devrait être heureux d'avoir du travail), vous devriez vous en sortir en une douzaine de jours. Soit, puisque l'employé est compris dans le tarif studio brillamment négocié plus haut (qu'ils se débrouillent, vive la sous-traitance), un total de 300 X 12 = 3600 Euros.
* Le Mastering, la SDRM, les numéros ISRC
Ca y est, vous avez votre prémaster. Pour le mastering, vous avez négocié un tarif de 45 euros par titre (une heure de travail par titre), frais de support du master compris. Si vous ne dépassez pas, vous en avez pour 540 Euros. Pas cher, le mastering. Ajoutez 300 euros de frais à la SDRM pour 12 titres (environ si le compositeur est inscrit à la Sacem - y'a des chances) pour avoir l'autorisation de presser le cd. Pour les numéros ISRC, c'est gratuit (même pas une enveloppe et un timbre si vous avez internet).
* Le Graphisme
Une pochette accrocheuse, voilà le secret. Deux heures de séance photo sans assistant. Un modèle et un photographe que vous payez 100 euros bruts de l'heure chacun (vous aimez bien les photographes, vous faites un effort pour oublier le SMIC). Soit 640 euros au total (charges comprises).
Un graphiste pour agencer le tout (bon, un petit jeune pour que ça coûte moins cher, en plus, à ce tarif, les photos sont super réussies, alors il devrait s'en sortir). Une journée de travail de huit heures (heures supp, connais pas). Au SMIC (hé oui). 109 Euros, charges comprises.
* Le Pressage
Nous y voilà. Vous avez tout, master, pochette, le tout à moindre coût (c'est le moins qu'on puisse dire). Reste le pressage. Vous partez sur 10 000 exemplaires (de toutes façons au-delà les coûts sont fixes). Allez... Vous vous en sortez à la louche, pour 15 00 Euros si les tarifs sont bien dégressifs (flashage, le tout en quadri, package cd normal, avec du cellophane autour). On vous livre gratuitement, c'est compris dans le devis.
Voilà. Vous avez vos 10 000 exemplaires, pour un coût concurrentiel total de... 44 265 Euros... Soit un coût de revient de 4.50 Euros environ par CD et 0.40 Euros par titre, sans la promo qui va avec. Comptez que les tarifs annoncés concernant les employés ne sont pas réels, mais on y vient (!)... (our précision, un musicien coûte environ 100 euros bruts/jour ; un ingénieur du son 230)
Cela dit, dans tout cela, la promotion n'est absolument pas comptabilisée. Et les 10000 exemplaires, vu ce que vous avez investi, il vaut mieux les vendre (notez que sur tout ça, vous avez été présent à toutes les étapes mais ne vous êtes absolument pas payé. Vous êtes rentier ? Vous avez de la chance)... Bref, je ne vais pas vous infliger tout les calculs pour la promo, mais comptez une attaché de presse, un graphiste, un rédacteur, et un stagiaire pour coller les enveloppes, etc...
Tout cela, donc, avait pour but de démontrer que, oui, faire de la musique, ça coûte de l'argent. Alors non, vos 3'30 de bonheur pour vos oreilles téléchargés à dos de Mule ne sont pas gratuits... Pensez-y.
P.S : si vous êtes arrivez jusque là, bravo ! :D
P.P.S : n'hésitez pas à réagir